Définition : Un service d’autopartage (en anglais car-sharing) est parfois en libre-service, est un système dans lequel une société, une agence publique, une coopérative, une association, ou même un groupe d'individus, met à la disposition de « clients » ou membres du service un ou plusieurs véhicules.
Le mouvement de « car-sharing », initialement né dans les milieux verts et alternatifs des années 1980 illustre le fait que l’écologie et l’économie sont compatibles.
Le car-sharing c’est quoi ?
La première chose à savoir est que le car-sharing est un type de location de voiture mais le système d’utilisation est différent de la location de voiture traditionnelle (Hertz, Europcar Enterprise, Sixt etc.) Son utilisation est pratique et l’utilisateur peut louer la voiture pour de courtes périodes (quelques heures) et ils ne paient que pour le temps d’utilisation (facturation en fonction de la durée de la voiture et de la distance parcourue). Une autre différence avec une location de voiture traditionnelle qui rend le car-sharing plus pratique pour les personnes qui ne possèdent pas de voiture est qu'il vous permet d'accéder à une voiture à toute heure. Comme les voitures sont réparties dans la ville dans des parkings réservés, il y a de fortes chances qu'il y ait une voiture disponible à proximité.
Les services de car-sharing s’inscrivent dans le marché de la location courte durée (LCD), contrairement à la location longue durée (LLD) qui est pratiquée par les constructeurs automobiles pour financer les achats de leurs clients.
A titre indicatif, le car-sharing est très développé en Europe (voir carte ci-dessous) ainsi qu’en Amérique du Nord.
Les spécificités du « car-sharing »
a. Les différents types de car-sharing
Il existe trois types de « car-sharing »:
- des fournisseurs qui ont leurs propres flottes, ce sont des constructeurs qui proposent leurs véhicules comme Mercedez avec « Sharenow »
- le partage de véhicules entre particuliers comme « Ouicar »
- le partage de voiture entre voisins avec « Spopin ».
b. Les spécificités d’utilisation du car-sharing
- Round trip en station : Le véhicule doit être ramené à la station où il a été pris au départ. (Exemple Ubeeqo : Ce service est disponible à Paris et en Ile-De-France. Cela permet de louer une voiture via l’application mobile et la location se fait 100% en ligne).
- Free-floating en station : Le véhicule peut être pris dans n’importe quelle station et déposé dans n’importe quelle autre station de la même entreprise. (Exemple Sharenow, ce service qui est le premier service d’autopartage en libre circulation dans le monde est disponible dans 9 pays. Le service fonctionne avec des stations et le parc automobile est accessible à tous ceux qui ont téléchargé l’application « Sharenow » sur leur Smartphone. La facturation se fait à la minute).
- Free-floating de rues : Le véhicule peut être pris dans n’importe quelle rue / lieu / quartier et ensuite il peut être déposé dans n’importe quelle rue / lieu / quartier de la ville concernée. Exemple Citiz : Cette coopérative créée en 2002 regroupe 12 opérateurs locaux indépendants. Ce service qui permet de louer une voiture est à disposition dans les rues de Paris – en free-floating - pour la durée que l’on souhaite.
- Particulier à particulier : La prise et le retour du véhicule sont aléatoire, il est défini par le propriétaire et le locataire du véhicule. (Par exemple Ouicar : ce service permet de mettre en relation des propriétaires de voitures et des locataires, l’entreprise revendique plus d’un million d’utilisateurs).
Les débuts du car-sharing
Le car-sharing en France, avait débuté avec le projet de Bolloré « Autolib’ » à Paris et en Ile-de-France de 2011 jusqu’en 2018. L’arrêt a été dû à plusieurs facteurs ; d’abord il a souvent été dit, qu’Autolib’ avait été délibérément négligé par la Ville de Paris, ensuite le taxi que l’on conduit soi-même » a davantage subi la concurrence d’Uber et de ses avatars qui sont arrivés sur le marché juste après et enfin l'entretien a été négligé (voitures salit ou abîmées…).
De plus, il faut noter que le choix technologique de Bolloré avec les batteries au lithium polymère n’était pas compétitif. La spécificité de ces batteries - contrairement aux batteries au lithium ion – est qu’elles se déchargent même quand elles ne sont pas utilisées. Cela signifie que les Autolib’ devaient rester branchées en continu.
Le désastre avait été annoncé par Vincent Bolloré lui-même. « C’est ruineux », répondait-il dès décembre 2014, et en présence d’Anne Hidalgo, lorsqu’on lui demandait combien coûtait l’opération Autolib’. Le puissant patron n’a jamais caché qu’il s’était lancé dans l’aventure pour promouvoir ses batteries lithium polymère, et non pour accélérer on ne sait quelle transition écologique dans la capitale et dans les alentours. D’ailleurs, dans cet objectif, Bolloré avait financé, à ses frais, des stations et des véhicules. Le service d’Autolib’ a pris fin quelques années plus tard, en juillet 2018.
Aujourd’hui, qu’est devenu « Autolib’ » ? Le service Mobilib’ mis en place par la Mairie de Paris remplace Autolib’. Aujourd’hui 4 opérateurs proposent le service Mobilib' : Ada Paris, Getaround, Ubeeqo et Communauto.
En pratique, pour utiliser les services Mobilib’, il faudra avoir téléchargé l’application de chacun des acteurs et fournir les renseignements d’usage (permis de conduire, moyen de paiement).
Les enjeux économiques et l’avenir du car-sharing
Le car-sharing est présenté comme l’une des solutions de prédilection pour réduire les nuisances et la densité du trafic routier dans les grandes agglomérations. En réinventant la mobilité pour la ville de demain, les constructeurs réinventent la façon dont les véhicules vont être utilisés. De plus, avec la technologie, les clients apprécient de plus en plus le mode de réservation peu compliqué (la commande via smartphone se généralise) et la courte distance à parcourir jusqu’au véhicule convoité ; et avec les avancées technologiques l’utilisation va être de plus en plus facilitée.
Il faut noter également que le car-sharing se distingue des loueurs de voitures classiques qui se concentrent dans les villes et autour des aéroports. Sans parler du fait que, pour la remise du véhicule, les loueurs ne sont ouverts qu’à heures fixes, tandis qu’avec les applications de car-sharing il est possible de retirer un véhicule à n’importe quelle heure grâce à la réservation en ligne et au principe du self-service.
La voiture a encore un grand rôle à jouer mais son utilisation va évoluer et va être de plus en plus différente. Par exemple nous pouvons constater que l’approche par rapport à la voiture pour les jeunes générations est très différente de la précédente pour qui c’était naturel de posséder une voiture individuelle. La jeune génération refuse de s'endetter exagérément pour une voiture. A l'avenir les gens ne posséderont plus une voiture, surtout qu'ils doivent faire le choix d'un seul modèle alors que leurs besoins varient.
C’est pour cela que le car-sharing va continuer à s’imposer ; les gens disposeront d'une carte de mobilité et prendront une voiture en fonction de leurs besoins. On peut noter que certains constructeurs ont compris les enjeux ; certains se libèrent de la stratégie de vente classique qui est de vendre individuellement un maximum de voitures et se tournent vers le car-sharing. Par exemple le groupe PSA a lancé depuis décembre 2018 Free2move, l’entreprise Renault a mis en place le service Renault Mobility, il y également Mercedez avec Sharenow.
Les industrielles, les collectivités territoriales ainsi que les citoyens vivant dans de grandes agglomérations commencent à comprendre les enjeux du car-sharing. En effet, cela est une alternative à la mobilité urbaine. En plus de désengorger les rues cela réduirait les gaz à effet de serre car les voitures en car-sharing proposées par les constructeurs automobiles sont en général électriques ou hybrides. Le car-sharing fait partie du sytéme de MaaS et représente l’utilisation vers laquelle la voiture individuelle se dirige.
Comments